Comment mieux accompagner le travail de nuit ? Chez l’agent de nuit, l’exposition irrégulière à la lumière du jour désynchronise le rythme biologique. Son horloge interne et sa santé peuvent donc être affectées, et de nombreux phénomènes physiologiques déréglés.
- Quels sont les effets du travail de nuit ?
- Comment l’entreprise peut-elle l’accompagner ?
Connaître les risques
Pour comprendre comment accompagner le travail en décalé, l’employeur doit connaître les conséquences qu’il peut avoir sur la santé. Car les salariés qui sont tenus de réaliser des missions de nuit sont plus sujets aux risques psychosociaux. Troubles du sommeil, somnolence, fatigue, dépression et maladies cardio-vasculaires sont alors davantage présents. Par ailleurs, cette fatigue souvent très difficile à vivre entraîne plus d’accidents. En effet, la vigilance, la mémorisation et la concentration du collaborateur sont altérées. Cela peut avoir de lourdes répercussions sur son organisme. Chez les femmes, le travail de nuit augmenterait notamment le risque de cancer du sein. Il perturberait également le déroulement de la grossesse.
Agir sur l’organisation
Pour éviter les problèmes sur la santé, l’employeur peut mettre en place plusieurs mesures. Tant que possible, la première consiste à réduire le travail de nuit au maximum. Lorsqu’il n’est pas évitable, il est essentiel d’affecter à ce type de missions les agents volontaires. La direction peut également définir une vitesse de rotation rapide, tous les deux ou trois jours. Elle y associera la mise en place de micro siestes de 15 à 20 minutes. Cette option est particulièrement efficace pour éviter la somnolence durant la réalisation des tâches. Elle présente des bénéfices sur la fatigue et la vigilance des employés.
La création d’une équipe de nuit permanente en 2 x 8 est de plus une solution très efficace.
Elle permet donc de diminuer les risques psychosociaux et le nombre d’accidents. Il est nécessaire que l’entreprise instaure des plannings réguliers et flexibles. Elle définira clairement les heures de début et de fin de poste. Ces derniers doivent être compatibles avec les horaires de transports en commun, pour faciliter l’organisation des salariés. Des temps d’échange entre les équipes qui s’alternent peuvent être organisés. Enfin, c’est au début et en fin de nuit que les tâches qui nécessitent une grande intention seront planifiées.
Adapter les locaux
L’espace de travail détermine le bien-être des agents. Pour l’optimiser, il faut tout d’abord revoir l’environnement lumineux. Celui-ci accompagnera le collaborateur dans ses tâches. On optera pour une forte intensité en début de poste, et une moins élevée en fin de poste. Pour ménager les individus, c’est une mesure clé.
Adapter les horaires de travail de nuit
Pour limiter les risques, les horaires proposés doivent interférer le moins possible avec la vie familiale et sociale des collaborateurs. L’entreprise peut éviter les journées longues supérieures à 8 heures afin qu’elles n’affectent pas la concentration des salariés. Enfin, pour minimiser les effets sur la fatigue, la prise de poste sera repoussée le plus possible.
Informer et former les salariés
Pour que les dangers du travail de nuit soient moindres, l’employeur informera impérativement les agents de ses effets. Il leur expliquera comment prévenir ces risques, et quelles mesures, il peut prendre pour limiter les répercussions sur sa santé. Il les sensibilisera à une bonne hygiène de vie en abordant les mesures concernant le sommeil, ou encore l’alimentation.
Ce qu’il faut retenir
Afin de présenter le travail de nuit comme le moins contraignant possible, la direction doit associer les salariés aux discussions. Des échanges autour des temps de pause, du rythme et de l’organisation pourront être instaurés. Ils permettront aux collaborateurs de trouver des solutions pour mieux conjuguer leur vie sociale à leur vie professionnelle.