Le travail répétitif est caractérisé par la réalisation de tâches impliquant une exécution d’un même mouvement. Ce dernier sollicite tout ou partie des membres supérieurs du salarié, à une fréquence élevée.
- Alors, quels travaux sont concernés ?
- Quelles sont les conséquences pour les employés ?
- Comment l’entreprise peut-elle agir ?
Qui est exposé au travail répétitif ?
Les collaborateurs qui réalisent la répétition d’un même geste, imposé ou non par le déplacement automatique d’une pièce, sont concernés. De même, les travailleurs qui sont rémunérés à l’unité sont soumis à cette pénibilité. Certains secteurs d’activité sont alors plus exposés que d’autres. Parmi eux, on mentionnera notamment les métiers du BTP, qui subissent souvent ce travail répétitif. Les employés de la grande distribution, et notamment les hôtesses de caisses, sont amenés à vivre ce type de situation.
En outre, le personnel d’entretien et de maintenance, ou encore les métiers de l’automobile doivent y faire face quotidiennement.
Les gestes répétés touchent également les métiers de la coiffure et de l’esthétique, ainsi que les centres d’appels. Enfin, l’industrie agroalimentaire et les agents qui œuvrent au sein d’usines subissent aussi cette pénibilité.
Quelles caractéristiques pour la pénibilité du travail répétitif ?
Le salarié est considéré comme exposé s’il réalise ce travail répétitif pendant au moins 900 heures par an. Les seuils d’exposition sont clairement définis et touchent le collaborateur qui :
• Effectue 15 actions techniques ou plus pour un temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes ;
• Exécute 30 actions techniques ou plus par minute dans tous les autres cas. Temps de cycle supérieur à 30 secondes, temps de cycle variable et absence de temps de cycle sont alors concernés.
Quelles répercussions sur le salarié ?
Les conséquences sur sa santé sont nombreuses. Les gestes répétitifs accomplis en un temps très court entraînent notamment des troubles musculo-squelettiques. Ce sont des maladies qui touchent les tendons et les articulations des membres supérieurs, du dos et du cou. Naissent alors de fortes douleurs, des raideurs et des pertes de force qui peuvent handicaper le personnel dans ses missions. L’individu ressent donc des souffrances lorsqu’il exécute ses mouvements, notamment parce que ses articulations sont gonflées. Le travail de manutention rentre également dans ce cadre de travail répétitif.
Ce sont les troubles les plus fréquents chez les employés. Ils sont la première cause d’arrêts maladie en France.
Ils s’installent de façon progressive, et sont presque inévitables dans les cas de cadences trop élevées. En outre, ce travail répétitif peut vite devenir démotivant pour le salarié. Les objectifs trop grands et un rythme trop soutenu sont également un terrain favorable à l’apparition de burn-out. Cependant, des solutions existent pour prévenir ces problèmes.
Les actions de l’employeur
L’entreprise, afin de supprimer ou diminuer le risque, est tenue de mettre en œuvre des plans d’action. Elle va, dans un premier temps, évaluer avec précision le danger.
- Quelle est sa nature ?
- Quelle est la durée ?
- Quelles sont les conditions d’exposition de l’opérateur à cette pénibilité ?
Elle devra ensuite informer les collaborateurs de ces menaces et leur exposer les solutions pour les éviter au maximum. Réorganisation des horaires, rythmes moins soutenus, temps de pause plus fréquents et polyvalence des tâches sont alors préconisés. L’ergonomie du poste de travail peut également jouer sur ce problème. En somme, l’employeur, via des entretiens avec les agents, arrivera mieux à comprendre sur quoi il peut agir. Pour être véritablement efficaces, ces échanges doivent constituer le socle de sa démarche de prévention.
Ce qu’il faut retenir
La pénibilité du travail répétitif peut avoir des conséquences très lourdes pour le salarié. Exposé aux troubles musculo-squelettiques, il sera davantage soumis aux arrêts. L’entreprise, en agissant sur ces risques en amont grâce à des mesures préventives, limite les problèmes. Afin d’éviter de faire face à un fort taux d’absentéisme et à un grand turn-over, c’est pour elle la clé.