Le blog

Comment aborder les TMS au travail ?

TMS au travail, ce qu'il faut en savoir

Les TMS au travail représentent une part non négligeable de nos jours, des maladies professionnelles. Particulièrement éprouvants, les troubles musculosquelettiques (TMS) affectent muscles, tendons et nerfs. On retrouve notamment, parmi les symptômes, le tristement célèbre syndrome du canal carpien, ou encore la tendinite.

  • En quoi consistent les TMS ?
  • Quels sont les facteurs de risque conduisant à ces maladies ?
  • Comment apparaissent-elles ?
  • Quels sont les symptômes exacts ?
  • Et y a-t-il un moyen de les prévenir en entreprise ?

Qu’est-ce qu’un TMS ?

Pathologies gestuelles articulaires, traumatismes d’accumulation, névralgies cervico-brachiales, lésions des tissus mous… Les appellations pour désigner ces troubles sont nombreuses, et peuvent exister sous différentes formes ! Ces maladies touchent les articulations, les nerfs, les muscles et les tendons. Les régions du corps qui sont principalement affectées sont les membres supérieurs, la colonne vertébrale et le cou.


Les symptômes liés aux troubles musculosquelettiques sont variés.


Au stade initial, le sujet ressent de la fatigue et des douleurs au membre qui est atteint. Ces derniers disparaissent le soir et durant les jours de repos. Au stade intermédiaire, tensions, raideurs et perte de force arrivent tôt pendant la journée de travail, et persistent le soir. Cela affecte le rendement et les mouvements s’exécutent avec plus de difficultés ! Pire : au dernier stade, les souffrances et l’épuisement sont également présents lors des phases de repos. Par ailleurs, les TMS ont un rôle dans l’apparition de troubles du sommeil. Le travailleur n’arrive plus à effectuer ses tâches quotidiennes, et peut ressentir des sensations de brûlure, des engourdissements, des faiblesses. Les évolutions peuvent intervenir très rapidement, et les maladies deviennent ainsi un réel handicap pour le salarié. En effet, les conséquences sont parfois chroniques et irréversibles !

Exemples de TMS les plus observés

La tendinite survient le plus souvent au poignet et à l’épaule. Elle provient de mouvements répétitifs ou d’hyperextension des bras. Le port de charges lourdes peut également en être la cause, provoquant ainsi des douleurs, faiblesses, enflures, sensations de brûlure. L’épicondylite (ou tendinite du coude) est aussi très fréquente, et naît de rotations répétées ou intenses de l’avant-bras. Les symptômes ressentis sont alors les mêmes que la tendinite ! La maladie de Quervain, quant à elle, vient d’une torsion de la main et d’une préhension serrée de façon répétée. Une douleur intervient alors au niveau du pouce. De plus, l’affection du canal carpien représente les 4/5 des problèmes liés au poignet.


Les mouvements répétitifs sont à l’origine de ces tensions. Ils font apparaître des picotements et une fonte du muscle à la base du pouce.


Un peu plus haut, on retrouve le syndrome de la tension cervicale, qui provient d’une posture contrainte prolongée, entraînant une raideur au cou. Enfin, le syndrome du défilé thoracobrachial entraîne une enflure de la main et des engourdissements. Ils naissent d’une flexion prolongée de l’épaule ou de l’extension du bras au-dessus de celle-ci.

Les circonstances d’apparition des TMS

En constante évolution depuis ces dix dernières années, les troubles musculosquelettiques sont la première cause d’arrêt maladie en France. Les facteurs qui favorisent leurs apparitions sont nombreux, et peuvent être divisés en 5 catégories.

Les facteurs environnementaux

Il s’agit ici de l’environnement de travail de l’individu. Les vibrations émises par les machines et le type d’outils utilisés déterminent l’apparition des TMS. En outre, la température dans laquelle évolue le collaborateur compte également. La manutention au froid (au sein d’entrepôts frigorifiques, par exemple) présente un risque thermique important. Effectuer une tâche sous un éclairage inadapté peut aussi favoriser la naissance d’un TMS, et entraîner une posture inconfortable. Enfin, le manque d’espace peut restreindre le salarié dans ses mouvements, et provoquer des gestes non adéquats.

Les facteurs psychosociaux

La monotonie et le manque de reconnaissance professionnelle jouent également un rôle dans la survenue des TMS au travail. En effet, les contraintes psychosociales reposent sur la façon dont les collaborateurs perçoivent leurs missions. Ainsi, l’insatisfaction ou le stress lié aux objectifs sont des facteurs de risques importants. Par ailleurs, les relations avec les collègues et le supérieur hiérarchique peuvent aussi provoquer l’apparition de troubles musculosquelettiques.

Les facteurs biomécaniques

Il s’agit ici des problèmes liés à la répétitivité continuelle des mouvements. Souvent accompagné d’un effort et d’une grande rapidité, ce facteur engendre de nombreux problèmes de santé. Le travail de manutention manuelle cause également des maux sérieux. Causant fréquemment des accidents dorsaux, en particulier lombaires, ces missions sont une source de danger, qui n’est pas sans conséquence pour le collaborateur. Elles entraînent souvent des efforts excessifs, asymétriques et soudains. C’est en adoptant des postures incorrectes, lors du déplacement de ces charges lourdes, que les TMS au travail apparaissent.


D’autres gestes peuvent être problématiques, s’ils se réalisent à concurrence de plus de deux heures chaque jour.


Travailler avec les bras au-delà de l’horizontale et fléchir les coudes favorise alors la naissance des maladies musculosquelettiques. Tourner la main pour visser, tordre le poignet et presser en utilisant la pince pouce index a également de lourdes conséquences.

Les facteurs individuels

L’âge, le sexe et les antécédents médicaux sont des facteurs déterminants dans l’apparition des troubles musculosquelettiques. Ainsi, les personnes atteintes de diabète, de surpoids ou d’immunodéficience sont des cibles privilégiées. Alors, pour une même tâche effectuée dans les mêmes conditions, certains verront survenir des TMS, alors que d’autres non.

Les facteurs organisationnels

Le rythme imposé par des normes de production est un facteur important dans la naissance des TMS. Les contrôles permanents, ou encore la dépendance vis-à-vis du travail d’un autre collègue peuvent également causer des problèmes. Par ailleurs, le dépassement des horaires et l’absence de pauses suffisamment longues sont des causes importantes, favorisant l’apparition des TMS. Effectivement, l’insuffisance de la période de récupération entre les mouvements joue un rôle prépondérant dans l’arrivée de ces maladies.

Comment prévenir les TMS au travail ?

Pour limiter la survenue des TMS, l’entreprise doit agir en plusieurs temps. Tout d’abord, elle analysera le travail et devra le décrire dans les moindres détails. Chacune des activités réalisées doit être minutieusement répertoriée et décortiquée. De mauvaises conditions de travail peuvent nourrir l’apparition de TMS au travail.

Il faut donc s’interroger sur celles-ci :

  • Le salarié effectue-t-il bien ses mouvements ?
  • A-t-il besoin d’être formé ?
  • La cadence est-elle adaptée ?
  • Quelles sont les conditions dans lesquelles il agit ?
  • L’intensité des efforts est-elle adaptée ?
  • La durée et la régularité de chacune des opérations exécutées sont-elles optimales ?

Il convient en conséquence d’analyser chacun des facteurs de risques que je précise ci-avant. En fonction des résultats, prendre certaines mesures semble judicieux. Les actions porteront notamment sur la restriction du mouvement. Les activités qui causent les problèmes devront être évitées ou repensées. En outre, la mécanisation de certaines missions est indispensable. Elle permet d’éviter les tâches répétitives et d’apporter du soutien dans les efforts réalisés par le salarié. Parfois, il est impératif le lieu de travail. Il s’agit ici d’adapter l’environnement en fournissant des outils et un équipement adéquat au personnel. Bien conçus, ils diminuent alors l’effort nécessaire à l’exécution des actions. De plus, la direction peut être amenée à revoir son organisation générale.


Ainsi, les temps de pause et de récupération doivent scrupuleusement être respectés. Une formation peut aussi être très utile pour rappeler aux salariés les bonnes pratiques à suivre.


Les TMS au travail représentent un fléau réel

Les TMS représentent des conséquences importantes pour le salarié et l’entreprise. Absentéisme grandissant, fort turn-over et productivité décroissante représentent un grand manque à gagner pour l’organisation. Les causes d’apparition de ces maladies sont nombreuses, et chaque détail compte.


Facteurs individuels, biomécaniques, psychosociaux, environnementaux : les actions afin de limiter leurs survenues sont nombreuses !


Partager sur :

Auteur de l'article

FABRICE ALLEGOET

Fabrice ALLEGOET est un formateur en droit du travail. Il est formé et rompu aux formations SSCT. Il a formé des dizaines d'apprenants et dispose d'une expérience particulière dans les domaines des risques psychosociaux et des pathologies psychiques. Il est aussi coach en développement personnel depuis 2015.

Réagir

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ces articles peuvent vous intéresser

Comment traiter le cas d'une maladie professionnelle ?

05/08/2019 Santé au travail

Toute maladie professionnelle doit être traitée afin de permettre au salarié de ne pas être pénalisé. Pour prévenir des ...

Lire la suite

Les TMS frappent les salariés et causent des souffrances

14/09/2019 Santé au travail

Les troubles musculo-squelettiques ou TMS sont souvent de maladies professionnelles. Les gestes répétitifs ou les mauvaises p...

Lire la suite
Découvrir l'ensemble de nos articles