Les gestes et postures sont responsables de nombreux maux en entreprise. Voilà un chiffre qui ne devrait pas vous laisser insensible :
- les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 87% des maladies professionnelles.
Touchant principalement le secteur agroalimentaire, des travaux publics et du bâtiment, ils impliquent des causes liées à la manutention, les charges lourdes ou encore le travail sur écran.
Les conséquences ?
Des lombalgies, et des maux aux poignets et épaules. Quand on sait que 167 000 accidents du travail sont justement dus à des lombalgies, surveiller la nocivité des gestes et postures au travail se révèle de plus en plus inévitable !
Les conséquences directes de mauvais gestes et postures
Souvent générés par des postures de travail contraignantes (travail sur écran) ou des gestes répétitifs et forcés (manutention), les TMS concernent toutes les professions. Préjudiciables pour les entreprises, ces maladies professionnelles conduisent à un fort taux d’arrêts de travail ou de réparations financières.
Les gestes et postures nourrissent l’apparition des TMS
Associée au stress, à la fatigue ou encore à la concentration, la mauvaise posture engendre des tensions musculaires. Elles se logent généralement dans les poignets et les mains. Il peut aussi s’agir de douleurs lombaires, de raideurs et d’engourdissements de la nuque et du cou, etc. En plus des TMS causés par de mauvais gestes et postures se rajoutent d’autres risques. C’est le cas par exemple du travail sur écran (dont 3 à 4% des troubles musculo-squelettiques sont imputables) . La fatigue visuelle fait partie de ces symptômes, comme le syndrome de l’œil sec (manque de larmes), qui entraîne des irritations et picotements. On ne manquera pas de citer non plus les éblouissements, la myopie temporaire, les maux de tête, etc.
A quoi sont dus les TMS ?
Les TMS sont principalement provoqués par des mouvements à répétitions, impliquant des gestes banals dans notre quotidien. Ils sont toutefois nocifs sur la durée. De même, l’adoption de postures fixes ou contraintes, la concentration de la force sur les petites parties de l’organisme, ou un rythme de travail ne permettant pas de reposer les muscles, sont aussi des facteurs déterminants.
1ère démarche de prévention : la formation gestes et postures
Au vu des nombreuses conséquences financières (absentéisme, compensations financières) causées par les TMS et autres maladies professionnelles, les entreprises commencent à envisager des solutions pour prévenir les risques liés aux gestes et postures au travail. On retrouve dans ces solutions la formation gestes et postures. La formation gestes et postures est destinée à tous les salariés soumis à des activités physiques régulières. Certaines activités professionnelles sont porteuses de risques majeurs. C’est le cas de la manutention, du port de charges lourdes, du travail à la chaîne ou sur écran, des travaux publics, etc. Elle a pour objectif principal de guider le salarié dans la gestion personnelle de sa propre prévention. Ceci en vue de réduire maladies professionnelles et accidents du travail.
Impliquant une mise à niveau tous les deux ans, la formation gestes et postures est dispensée par un formateur drap certifié.
A la fin de cette période de formation (14 heures pour le secteur industries – BTP – commerce et activités de bureau, 21 heures pour le secteur médico-social et sanitaire), le salarié doit être en mesure :
- d’identifier les risques liés à son activité professionnelle ;
- d’analyser en détail sa situation de travail ;
- de fédérer les personnes concernées par la sécurité au travail ;
- de proposer des solutions d’amélioration des gestes et postures au travail ;
- d’adopter les bonnes pratiques dans le cadre de son activité physique au travail.
Les différentes formations gestes et postures obligatoires
Sachez que ces formations gestes et postures ne se font pas uniquement au bon vouloir de l’entreprise. Elles sont inscrites dans la préconisation INRS ED 832. Cela oblige les employeurs à dispenser des formations en lien avec :
- tout écran de visualisation – pour tous les salariés travaillant devant un écran d’ordinateur ;
- la manutention manuelle – pour tous les salariés rattachés à des tâches de manutention manuelle ;
- un entrepôt, des magasins et tout parc de stockage – pour tous les salariés qui exercent en entrepôt.
En outre, le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) doit impérativement mentionner toute tâche présentant un danger pour la santé des travailleurs. On retrouve également des limites pour tout type de manutention manuelle. Pas de charge supérieure à 105kg, interdiction de porter plus de 25kg pour une femme, limite d’effort horizontal de 25kg pour les hommes et 15kg pour les femmes, etc.
Les bons comportements à adopter au travail
Adopter dès aujourd’hui les bons gestes et postures au travail, c’est soigner les maux de demain : douleurs chroniques au niveau des cervicales, des épaules, des poignets, etc. Les conséquences varient forcément en fonction de la position assise ou debout.
Les différentes positions au travail
Principalement évoqué dans le secteur tertiaire (GMS, grandes surfaces spécialisées), le piétinement, dû à la position debout, rime la plupart du temps avec apparition de douleurs lombaires. Aujourd’hui, plus de 25% des salariés se plaignent de cette posture au travail, qui permet cependant une grande liberté de mouvements et un travail constant sur l’ensemble des muscles. La surface assise, quant à elle, favorise l’apparition de troubles musculo-squelettiques (liée à une diminution de la force musculaire) et la gêne de la circulation sanguine.
Pour le travail en position assise
Nombreuses sont les erreurs courantes liées à une mauvaise position assise… Tête penchée en avant, écran trop proche, compression des organes viscéraux, courbure accentuée (quand on se laisse glisser le long de son fauteuil, par exemple). Et là, les médecins sont unanimes : pour réduire les risques pour la santé, on adopte tout de suite les bons gestes et postures.
- Dos droit soutenu par le dossier, cuisses à l’horizontale, pieds à plat sur le sol et avant-bras en angle droit ;
- Poignets flottants lors de la saisie sur clavier ;
- Écran à une distance de 50 à 70 cm ;
- Réglage de la luminosité et du contraste en fonction de la lumière ambiante, etc.
Plus d’informations sur les gestes et postures sur le site de l’INRS.
Pour le travail en position debout
“Pliez les genoux et gardez le dos droit” : c’est presque devenu un leitmotiv dans le domaine de la manutention manuelle, quel que soit le poids de la charge à porter. Dans ce secteur d’activité, le risque important est surtout lié à la pression exercée sur les disques intervertébraux du bas de la colonne vertébrale. Pour cela, il convient de :
- réduire l’inclinaison du tronc ;
- contrôler la flexion des genoux ;
- garder les bras allongés ;
- adapter la vitesse de soulèvement ;
- maintenir une courbure naturelle, etc.
Pour le piétinement, principalement vécu dans le secteur médico-social, on opte pour des chaussures plates à petit talon. Nous conseillons également des étirements au niveau du bassin et des membres inférieurs.
Pour conclure sur les bons gestes à respecter
Malgré les formations gestes et postures au travail, imposées par le Code du travail, nombreux sont les salariés qui n’appliquent pas les bonnes pratiques dans le cadre de leur métier.
Il convient de mieux sensibiliser dès aujourd’hui les travailleurs, exerçant en position assise ou debout, pour réduire la pénibilité du travail. D’ailleurs, les conséquences se révèlent aussi pour les entreprises. Alors, comment motiver les employeurs à mieux impliquer leurs salariés ?